INGRID
Histoires d’amours pour temps de catastrophe
Version scénique en cours de création (2024-26). Montage de production en cours.
INGRID est une pièce gigogne : l’assemblage de plusieurs pièces courtes qui peuvent se lire (monter) indépendamment et qui, mises bout-à-bout, dresse le portrait d’une femme et, à travers elle, le tableau des époques qu’elle traverse.
Chaque épisode raconte à la fois une histoire d’amour et une crise mondiale (climatique, économique, démocratique…) qui dépassent les personnages et les impactent pourtant.
Ingrid enfant, Ingrid ado, Ingrid CSP+, Ingrid sorcière ou jardinière, Ingrid en deuil, Ingrid en fuite, Ingrid enceinte, Ingrid à Bollywood, Ingrid en Iinnois ou en Lady Diana, Ingrid chaque fois se relève et se réinvente, nouveau décor, nouvelle aventure.
Ingrid, vaille que vaille, (nous) invente des espaces où (se) reconstruire.
Drame épique miniature
Commande de l’Obrador d’Estiu, Sala Beckett, Barcelone, 2015.
Texte traduit en anglais par Simon Scardifield et en catalan par Gemma Beltran.
Ingrid et Esteban s’aiment passionnément, comme un film Bollywood, depuis plus de dix ans. Alors qu’elle se voit confier la gestion d’un plan de licenciement massif, Esteban disparait dans la nature.
Une double histoire de crise maniaque où la dépression des marchés financiers se dope à coup de lithium et où on rêve d’un réel à hauteur des contes de fées de nos écrans. Pourquoi personne ne danse au clair de Lune dans les gratte-ciels de nos périphéries ?
CRÉATION à la Sala Beckett, Juillet 2015
Mise en voix : Ferran Dordal
Durée : 15 minutes
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4. Mont du Calvaire (jeudi)
Un bureau blanc (quoique vétuste) de l’hôpital Sainte-Anne.
Ingrid / la médecin-cheffe du service psychiatrie.
INGRID : Ce n’est pas son état normal !
MÉDECIN : Nous ne pouvons apposer un diagnostic aussi vite.
INGRID : Vous aviez dit la même chose à la dernière crise.
MÉDECIN : Personne -dans l’époque que nous subissons- n’est à l’abri d’un burn-out occasionnel-
INGRID : Ce n’est pas un burn-out.
MÉDECIN : Apposer un diagnostic de bipolarité nécessite une étude du cas sur une durée -
INGRID : Il faut quoi ? qu’il tente de s’envoler par la fenêtre ? pour que vous acceptiez de l’interner ?
MÉDECIN : Et nous ne pouvons rien sans la demande d’un parent.
INGRID : Je vis avec lui !
MÉDECIN :- Vous êtes mariés ?
INGRID : C’est l’Inquisition ?
MÉDECIN : Je comprends votre désarroi. En toute franchise. Nous n’avons pas -plus- les infrastructures nécessaires pour accueillir des patients tant que leur état n’est pas chronique. Vous imaginez ? Dans l’état actuel de nos services ? Si chaque personne qui décompense / vrille / perd le nord… Ce matin ! notre ministre de tutelle annonce en fanfare la suppression de 4.000 lits. 200 chef.fes de services démissionnent. Les urgences de la Pitié tournent grâce au personnel gréviste depuis deux mois. Je suis de garde depuis 83 heures. Je comprends votre désarroi madame. Vous-mêmes prenez-vous un traitement ?
INGRID : Des comédies musicales. Indiennes de préférence.
Temps.
De la musique quelque part. Les deux tentent l’oreille, cherchant sa provenance. Silence.
MÉDECIN : Appelez-nous quand la situation – si la situation empire.
INGRID : Il se prend pour le Christ ! Il a eu une épiphanie : le monde est un décor créé par les Renseignements Généraux du Diable spécialement pour le surveiller ! Vous voulez quoi de mieux ? Qu’il escalade le mont des Oliviers avec une croix de cinq mètres sur le dos ? Mon compagnon est en crise maniaque docteur. Il doit être pris en charge. D’urgence. Pourquoi personne ne me croit bordel !
MÉDECIN : Calvaire.
INGRID : Plutôt oui.
MÉDECIN : Non : le mont du Calvaire. Le Golgotha. Là que le Christ est mort. Pas le mont des Oliviers.
Temps
INGRID : Il croit que je suis un ange. Un vrai. Qui vole et tout.
Temps
Il n’a pas dormi de la semaine.
Parle une langue / un discours qui ne sont pas lui.
Il a pris sa moto.
N’a plus son permis.
A laissé son portable.
Esteban a disparu dans la nature Docteur.
MÉDECIN : Ah ! Ca va drôlement compliquer l’internement.
Pardon.
A-t-il dit quelque chose ? à quelqu’un ? Une dispute ? Le besoin d’air dans un couple–
INGRID : On ne s’est jamais disputé Esteban et moi. Jamais sérieusement. En dix ans : jamais séparés.
MÉDECIN : Généralement le sujet en crise revient au domicile dans les trois jours qui -
INGRID : Jamais on n’a eu besoin d’air extérieur. L’air dont j’ai besoin c’est lui ! S’il lui arrive / s’il m’arrive / qu’est-ce qu’on fera ? Nous sommes tout l’un pour l’autre Docteur / toute la - PRODUCTION MONDIALE D’OXYGÈNE !
Mélo burlesque pseudo scandinave
Texte écrit pour le dispositif ‘Binôme, le poète et le chercheur’, suite à une rencontre avec Isaline Fraboulet, chimiste spécialiste des émissions de polluants à l’atmosphère (INERIS).
Publié aux éditions Les Solitaires Intempestifs, 2018
Ingrid est envoyée 48 heures en Finlande pour finaliser une étude sur les pollutions atmosphériques. Mais un étrange smog se répand sur la Scandinavie puis sur l’Europe, entrant dans les maisons et plongeant les états, comme les individus, dans le brouillard. ‘Lost in translation’, Ingrid s’accroche à son portable et envoie, à l’infini, des photos de nuages, de fumées, de flous, à un Esteban qui ne répond plus.
Un road-trip photographique et musical, dans un pays semblant un décors -de film de Kaurismaki ? de clip de Joe Dassin ?- hors-temps, hors-sol, à contre-courant.
À se demander (ce) qui existe, résiste, ou pas – ou plus.
CRÉATION
Par la Cie Les sens de mots,
Festival d’Avignon, SACD, juillet 2017
Mise en espace : Thibaut Rossigneux
Avec : Paola Secret, Florian Sitbon, Anne Loiret
Photos de l’ouvrage : (c) Nathanaël Frérot
Durée : 25 minutes
Pour aller plus loin
> VIDEO de la rencontre avec la scientifique Isaline Fraboulet
> Recueils des ouvrages Binômes, sur le site des Solitaires Intempestifs
> BONUS clip Joe Dassin : Et si tu n’existais pas
» Où le ciel est toujours bleu
Où jamais il ne pleut
Elle volera à midi
Au-dessus de mon pays »
DEUXIÈME JOUR
HALL DE L’HÔTEL PICARD
Friedo / réceptionniste du matin (portant un masque anti-pollution)
Tapis de brume
À la radio: Isabelle Pierre chante Le temps est bon
Friedo: Réessayez / laissez sonner.
Temps
Réceptionniste du matin, au téléphone: Madam? Reception speaking. Your colleague is here.
No room-service madame.
Friedo: Give me the phone! Ingrid? On doit être au VTT Oy dans quinze minutes - c’est à trois quarts d’heure QUAND ÇA ROULE. Enfile un jeans et -
You can make coffee really fast?
Ok ils te font un thermos.
Du poisson? Pourquoi tu veux du - ok ok! fish. You have fish?
Réceptionniste du matin: Sure. Haddock? Salmon? What kind of -
Friedo: Comment à écailles? Ok ok comment tu dis - ? Fin. Fin fish
Réceptionniste du matin: Yes sir.
Friedo: Et grouille!
Temps
Réceptionniste du matin: Pardon monsieur. Breakfast is included but. Les - les dégâts matériels - je les mets sur la note? Votre institut prendra en charge?
Friedo: Les ?
Réceptionniste du matin: Dégâts. Fenêtres cassées. Plantes du balcony. La Ränni - comment vous dites le -
Friedo: Je ne le dis pas.
Temps
Ok ok. Prenez - prenez sur ma carte.
Réceptionniste du matin: Le détail?
Temps
Friedo: Elle. Elle a perdu son compagnon. Il y a quelques mois. Chez eux. Un accident ou - on sait pas trop.
Réceptionniste du matin: Non je dis: vous voulez le détail? La facture? Détaillée?
Roman-photo au kodak jetable
Texte jeune public, à partir de 10 ans.
Publié aux éditions Théâtrales, suite à une commande de la Maison-théâtre de Strasbourg.
Début des années 90, Ingrid a dix ans. Smaël onze.
Leur année de CM2 est celle de leur rencontre, elle dont les parents se déchirent ambiance guerre froide, lui dont la famille doit déménager au gré des conflits mondiaux. C’est l’année de leur collaboration pour créer un potager miniature pour l’école et de leur première histoire d’amour.
C’est aussi l’époque de la réunification allemande, des murs qui s’écroulent, des frontières des Balkans qui inquiètent, de la crainte d’une guerre mondiale pour du pétrole. C’est surtout l’époque où on promet de s’écrire pour toujours et où on invente des mots de passe secrets pour être plus malins que les adultes.
EQUIPE
Création à la Maison-théâtre de Strasbourg, 2021, avec un groupe d’enfants de 10-14 ans.
ÉDITÉ (2020) dans le recueil Liberté, égalité… (Six pièces pour la pratique artistique des 11-14 ans)
Durée : 10 minutes
Pour aller plus loin
> Editions Théâtrales jeunesse
» Si j’étais une pieuvre je les engloberai dans mes tentacules / FFLLUUCH / je collerai mes petites ventouses sur tout ce qui est brisé /TKTKTKT/ et hop. Tout serait bien qui commencerait bien. »
4. AU PIED DU MUR (mars)
SMAËL Là! Chut!
iNGRID Personne nous a suivi?
SMAËL Nan ils mangent sur le talus de l’autre côté.
iNGRID C’est bizarre. T’arrives à imaginer un mur de 150 km?! Et là plus rien qu’un tas de pierre... Tu crois celle-ci c’est un vrai bout du mur ou juste un bête caillou?
SMAËL Souris!
iNGRID Hé! T’as un appareil photo jetable??! T’es vraiment un agent secret toi! Comme ton père -
Bruit
SMAËL (Chut!)
iNGRID (C’est la prof? A cause du flash! Andouille!)
Se plaquent au sol, collés.
iNGRID Smaël tu crois -
SMAËL Je suis amoureux de toi.
iNGRID - qu’en l’an 2000 les voitures voleront?
SMAËL Je veux être ton amoureux. Ton petit ami. Ton mari. Je veux que tu sois - my woman.
iNGRID Wife on dit.
SMAËL Ca me va.
iNGRID On croit pas au mariage dans ma famille. On croit aux liens libres entre individus égaux -surtout les femmes. Le mariage les langes la popote : je mérite mieux. Dit ma mère.
SMAËL Je m’occuperai moi de nos enfants! Je les porterai même ? En l’an 2000 ça se pourra.
iNGRID Je dois te dire. Ma famille est - spéciale.
SMAËL Tu dis ça à quelqu’un qui a vécu dans 12 pays en 11 ans.
So? Amoureux?
Ils se serrent la main comme des chefs d’état.
On est comme des villes jumelées.
Ne les lâchent pas.
iNGRID J’entends plus rien / faut qu’on y retourne!
SMAËL Attends je vais ramener une pierre pour mon frère. Une pierre de l’Est! T’en veux pas une pour tes parents ?
iNGRID Pfff. C’est les mêmes pierres partout.
SMAËL T’es sûre?
Docu-fiction dystopique
possiblement radiophonique
Quelques temps après la mort d’Esteban et l’interdiction des manifestations dans le pays. Ingrid vit avec Abel et, depuis quelques jours, avec un embryon dans le ventre. (Elle seule le sait). Le 1er mai approche. Ingrid entreprend de ranger le box où sont stockés les mètres-cubes de questions du passé non-résolues. C’est le printemps. Les arbres, les bébés et les chansons de variété bourgeonnent.
Dans l’espace bizarre, béant, qui s’étire entre le passé incompris et l’incertitude de l’avenir, les ombres rodent et parfois : frappent.
Une pièce (possiblement radiophonique) aux airs dystopiques, où les révolutions de printemps se propagent comme des pollens dans le vent et où les chemins de possibles se brouillent comme les ondes.
Inédit
Durée : 25 minutes
Pour aller plus loin
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J’ai trouvé dans un vieux livre
que j’ai relu cent fois
un monde où il fait bon vivre
quitte à vivre sans toi
2. Brasserie
INGRID La salade de chèvre ? C’est quel type ?
YORICK Excellent Madame.
INGRID Je veux dire - je suis enceinte.
YORICK Félicitations ?
INGRID Quelques semaines.
YORICK Je me renseigne en cuisine.
INGRID Personne n’est au courant.
YORICK Le cuisinier est une carpe. La boisson ?
INGRID Je ne sais pas. Je n’ai jamais su si je voulais. Un gamin. La question était lointaine. Les années / les âges / les chiffres c’est très abstrait chez moi. L’avenir c’est très abstrait vous ne trouvez pas ?
YORICK Contrairement à un Perrier. Qui est concret. Ou un jus de tomate ?
INGRID Une coupe de champagne. Beaucoup de gens vous racontent leur vie comme moi ?
YORICK Hollywood a pas mal romantisé la profession de barman oui.
INGRID Que choisiriez-vous ?
YORICK Le plat du jour.
INGRID Je veux dire l’enfant. Vous le garderiez ? Alors qu’on semble marcher sur la crête de la fin du monde ?
YORICK Ne sous-estimons pas les réponses apportées par un bon osso-bucco.
INGRID Dac. Et (déchiffre son badge) – Yohann ? On peut changer de chaîne ?
YORICK Yorick. Comme le crâne dans Hamlet.
Nous n’avons plus les moyens d’en diffuser d’autres Madame. Les amendes et les dénonciations se sont multipliées. Seul le canal d’info continue du ministère reste sûr et gratuit.
INGRID Vous plaisantez ??
YORICK Oui. Pardon j’ai un humour déprimant. Par contre on a perdu la télécommande / on est bloqué là c’est vrai. Le bon côté c’est qu’il y a beaucoup de pub entre les infos.
Conte de fée documentaire
Pièce pour un groupe d’adolescent.es (à partir de 14 ans)
Une commande de la Minoterie, Dijon.
Editée par la Maison-théâtre, Strasbourg, dans les cahiers Les petites comédies, 2023.
Il était une fois la fin des années 90 dans un lycée-internat, classe de première, option cinéma. Ingrid (15 ans) y a été envoyée plus ou moins de son plein gré, les relations avec et entre ses parents étant toujours tendues.
La mission demandée aux élèves pour le trimestre ? S’inspirer d’un fait d’actualité pour réaliser leur propre court-métrage et affiner leur regard critique ! À l’époque de Titanic, de Lady Di et des premiers tamagoshi, Ingrid, Melody et les autres vont chercher la frontière entre fiction et documentaire, transformer par le jeu leurs réalités et surtout tenter d’en rire.
Un voyage dans le passé pour parler d’aujourd’hui, de l’actualité qui nous déborde et accélère et, surtout, des amitiés et amours comme planches de salut face aux tempêtes.
CRÉATION
par la troupe d’adolescent.e.s de la Minoterie, Dijon, printemps 2023.
Mise en scène : Marion Chobert.
Durée : 30 min
Pour aller plus loin :
Cela suffit! Nous pataugeons dans les abysses !
1. DOCU-FICTION
Chambre d’Ingrid et Mélody à l’internat. Murs couverts d’affiches de films
M É L O D Y à la caméra : C’est une histoire vraie. On dirait une fiction.
Vous n’allez pas croire.
Vous aurez tort.
Il y a quelques années j’étais en croisière avec mon père et mon ex. Sur le bateau je rencontre ce garçon. Apprenti dans l’équipage. On lui refilait les tâches
les plus ingrates. Il acceptait mais il était assez – rebelle. Amusé. Comment dire. Il voyait plus loin. Au-delà de l’océan. (On traversait l’océan). L’avenir. Je me sentais pousser des ailes à ses côtés. On n’aurait jamais dû se rencontrer. On ne traînait pas dans le même euh les mêmes milieux. Il était euh banni du Grand Salon par exemple à cause de – il était pauvre. Il logeait sous le pont. Un soir j’ai fait le mur. En bas j’ai découvert la vraie joie. On a dansé, y avait des musiciens, on a tourné, tournoyé... Ma première fois c’était avec lui.
À l’arrière d’une voiture.
INGRID : D’une voiture?
MÉLODY : Oui sur un ferry y a des voitures.
Ce soir-là il m’a dessinée. Je ne portais rien à part – le collier de ma grand-mère.
INGRID : Titanic !
MÉLODY : Quoi?
INGRID : Il s’appelle comment? Ton mec.
MÉLODY : S’appelait. Il est – mort.
INGRID : Mythomane. C’est le scénario de Titanic.
MÉLODY : Pas du tout! Il est – il est tombé dans – dans l’eau et – j’avais dit que c’était une histoire trop intense pour qu’on me croie.
INGRID : Son prénom?
MÉLODY : J-James.
INGRID : T’as hésité.
M’en fous que t’inventes mais choisis pas le plus gros succès ciné de l’année.
MÉLODY : N’importe quoi. Tu veux des photos?! Continue à filmer, j’ai rien à cacher !
Mélody fouille dans un tiroir plein de carnets, papiers...
INGRID : T’as remarqué : les histoires d’amour les plus romantiques finissent toutes horriblement ? Titanic il meurt, Roméo et Juliette, ils meurent...
MÉLODY : C’est pour éviter qu’ils deviennent vieux et chiants.
T’as mis tes affaires dans mon tiroir ?!
Aucune intimité quoi !
INGRID : On partage tout je croyais?! Hé! Pas tes doigts sur mes photos.
MÉLODY montrant une photo : C’est qui?
Les coupes de cheveux old-school ahah ! Et les épaulettes !!
INGRID : Ma mère – mon oncle.
MÉLODY : Ton oncle sorcier?! En vrai elle est belle, ta mère. On dirait la princesse Diana.
INGRID : N’importe quoi.
MÉLODY : Si! Même la coupe, Lady Di était coiffée pareille quand elle a largué Charles.
Tadam ! Moi sur le pont, premier jour de la croisière. Tu me crois maintenant ?
INGRID : « Ferry pour l’Angleterre ». C’est écrit dessus. T’as visité le prince Charles ?
MÉLODY : T’es conne.
INGRID : Encore une passion tragique. Lady Di.
MÉLODY : Les scénaristes auraient dû le tuer lui.
INGRID : Ou la reine!
MÉLODY : Elizabeth elle peut pas mourir. C’est un cyborg. J’ai envie d’une clope. T’as des bonbons du colis de tes remp’s ?
I N G R I D, sortant un paquet de bonbons fils : Dernier paquet. Ils me privent de dessert depuis ma crise.
MÉLODY : Passe la caméra! Les engueulades de tes parents, c’est génial quand tu les imites. La fois
où ta mère ramène ce mec – son amant – de quel pays... ?
INGRID : Égyptien.
MÉLODY : Comme Lady Di! Ça tourne!
Mélody filme Ingrid.
INGRID : Gâche pas la K7! Jamais je montre ma tronche. Et puis on doit raconter une histoire – historique. Pas une histoire de cœur. De cul...
MÉLODY : J’ai une idée trop bien attends!