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Comme Autrice

Les Petites Filles par A + B

Un livre dont nous sommes les héroïnes

Pièce écrite en collaboration avec la Cie Rêvages, qui a bénéficié de la bourse de compagnonnage-auteur de la DGCA. Ecrite en résidence et au cours d’un CLEA à Gravelines (62) et dans les communes alentour.

Les parents, les enseignants, les camarades, les inconnus, les ami-e-s, les frères, les relatifs, les refus, les amours, les ruptures, les échecs, les diplômes, les départs, les retards, les hasards, les voyages, les exodes, les accidents, les guerres, les forces de l’ordre (celles du désordre), les coups de bluff / de massue, les panneaux indicateurs, les conseils d’orientation, les déviations, les appels en absence, les faux numéros, les trous noirs, les nuits blanches, les cartes ‘chance’, les mauvaises pioches…

Comment est-on arrivé.e.s là ? Ici ? Ainsi ? Aujourd’hui ?

Et si, à cette intersection, vous aviez en fait tourné de l’autre côté ? 

Sous nos yeux, quatre fillettes d’une dizaine d’années, Amandine, Gaïané, Claire et Wendy, nées dans les années 80, deviennent quatre jeunes femmes, au gré, au hasard de choix plus ou moins conscients. Arrivées à trente ans, c’est à nous, à vous, spectateurs-spectatrices, de décider pour elles. Chaque soir, les dés de la fiction sont relancés, en direct et sans filet, la représentation bascule… Jusqu’à quel point la suite de l’Histoire (la grande, collective, ou les individuelles) dépend-elle de notre libre-arbitre ?

 

ÉQUIPE :

Conception et mise en scène Sarah Lecarpentier
Avec Hélène Bouchaud, Géraldine Roguez, Juliette Savary  et Hélène Sir-Senior
Collaboration artistique Lyly Chartiez
Son Mikael Kandelman
Lumières Hugues Espalieu
Vidéo Alexandra Longuet

CRÉATION  Compagnie Rêvages – Mars 2015 –
Théâtre Le Grand Bleu de Lille, Scène Vauban de Gravelines, Office culturel de Noyelles-Godault…

POUR ALLER PLUS LOIN :

« Faire un pas de plus là où auparavant on se serait noyé. C’est à ça que ça sert – grandir ?» 

En scène
Lire un extrait de la pièce
Les Petites Filles par A+B, scène 5
Lire la vidéo
Bande-annonce du spectacle

scène 5 – Orientation

 

WENDY :
Avant je voulais faire égyptologue. Mais j’ai changé d’avis. J’aime vraiment bien la mythologie les hiéroglyphes et tout. Le problème c’est que c’est un métier où y a que des vieux. Je pourrais jamais me trouver un mari et fonder une famille sur un chantier de fouilles. Alors à la place je vais faire un métier normal genre prof – enfin non pas prof mais un truc du genre – ingénieur ou publicitaire – c’est pas grave si c’est pas passionnant – je fais ce métier normal le temps de me marier et d’élever mes enfants – et quand je suis assez vieille mais pas trop – dans les 40 ans – je plaque tout du jour au lendemain sans avoir prévenu personne et je deviens égyptologue.

 

GAÏANÉ :
Quand je serai grande je ferai des BD. Et j’irai dans le désert. Je ferai de la plongée. Je serai océanographe. Militante océanographe. Avocate contre les zoos et les parcs aquatiques. Avocate de la couche d’ozone ?
J’aimerais pas trop être femme politique. J’ai fait un programme pour l’élection des délégués de classe mais si je suis élue – je suis pas certaine de pouvoir le tenir : y a pas assez d’argent dans l’école – je pourrais pas – c’est pas ma faute – responsable mais pas coupable. Non je vais pas me présenter. Ou bien je serai écrivaine. Ecrivaine qui dénonce des scandales comme les pillages des ressources naturelles ou les omerta. Ou je ferai la cuisine avec mon père. On fera un best- seller avec ses recettes. Tout le monde en France se mettra à manger des kefte et des feuilles de vignes ! Je serai son associée et je l’aiderai – mon père – ou ma mère – ça dépend lequel sera mort en premier (mais ma mère cuisine moins bien). Ou alors ‘activiste’ – mais je sais pas vraiment comme on fait. Y a pas d’école si ?

 

CLAIRE :
Quand j’étais vraiment petite je voulais être Marylin Monroe ou photographe de Marylin Monroe. J’étais marrante non ? Maintenant ce serait plutôt styliste mon rêve. Avant je voulais être boulangère ! T’imagines ? Par contre pardon mais c’est pas Claire c’est Clara. C’est une longue histoire mais vous pouvez demander à mon père je vous jure vous pouvez écrire Clara mon prénom s’il vous plaît ? C.L.A.R.A

 

AMANDINE :
J’aimerais bien – vétérinaire ? Est-ce que. Tout le monde – les autres enfants – ils ont dit vétérinaire ? En quelle classe on arrête de vouloir devenir vétérinaire ?
Ma sœur – j’ai trois sœurs – Albane c’est l’aînée – elle va être infirmière . Et Astrid institutrice. Et Adeline elle veut découvrir des pays. Elle – elle a que huit ans alors – on lui laisse croire.
Mes grands-parents – de mon père- ils étaient charcutiers-traiteurs. Ca je. J’aimerais pas trop. Trop. La viande crue. En vrai j’aime pas trop les. J’ai peur. Des animaux. Quand ils. Morts. Vivants aussi mais – morts aussi.